Dans
les premiers jours de l’année 1885, les autorités françaises des
postes situées sur les rives du Mékong commencèrent à s’alarmer
des indices de soulèvement armé dans la région comprise entre
Kompong Cham et Kratié. En fait, si l’on en croit un rapport daté
le 9 janvier, les préparatifs d’insurrection étaient déjà
achevés et la surprise fut complète. Les renseignements fournis le
lendemain de la première attaque indiquent que : « depuis
trois mois environ (octobre 1884) des pourparlers ont eu lieu dans
tout le haut fleuve entre les bandes de Siwotha et les habitants par
l’entremise d’émissaires, dont un, Kông, nous est connu. Il
agissait dans l’arrondissement de Thbaung Khmum, ce que voyant le
Snang Sek envoya six de ses parents dans le haut fleuve de
Sambok-Sambor et Siembauk pour avoir des renseignements. Il y a 15 ou
20 jours trois de ces individus revinrent et lui déclarèrent qu’un
soulèvement général se préparait. On devait attaquer à la fois
Sambor, notre poste extrême, Krauchmar presque sans défense et
Kompong Cham où nous n’avions encore que 17 miliciens et pas de
télégraphe ».
Histoire et anecdotes sur Chhlong petite ville au bord du Mékong à 30 km de Kratié, Cambodge : Photos, fragments d'histoire ou anecdotes liés à cette petite ville
dimanche 23 décembre 2018
samedi 22 décembre 2018
1885 - 1885 - L'insurrection régions de Kompong-Svay, Tbaung-Khmum, Kratié, Sambor partie 2 : Application de la convention du 7 juin 1884 dans la région de Kratié
(extrait de la monographie de la province de Kratié – 1908 -
Adhémard Leclerc)
La province de Kratié fut l’une des huit provinces fondées le 27
octobre 1884, par M. le gouverneur de la Cochinchine Charles Thomson
et publie au Journal officiel de la Colonie dans son numéro
100, daté du 16 décembre de la même année. Cette décision, on le
sait, était prise en exécution de la convention (art.1, 2, 3, 4, 5,
6 et 10) passée à Phnôm-Penh, le 7 juin 1884, entre sa Majesté
Norodom, roi du Cambodge et le représentant de la République
française, M. Charles Thomson, alors que M. Klobukosky était
directeur de l’intérieur et M. Fourès, représentant du
Protectorat par intérim, en l’absence de M. Aymonier, en mission
au Laos.
1885 L'insurrection régions de Kompong-Svay et Tbaung-Khmum partie 1 : le contexte
L’insurrection de 1885
(Kompong-Svay et Tbaung-Khmum)
D’après l’article de Charles Meyer paru dans Revue
Cambodgienne n°11 et dans le journal « Cambodge » du 26
mars au 1er avril 1968 ainsi que ce qui en a
été rapporté par Adhémard leclere dans « Monographie de
Kratié » et Auguste Pavie
Chronologiquement, le mouvement insurrectionnel de 1885 dans les
provinces situées au nord de la capitale précède de deux mois
celui de Tréang – Kampot. Mais son origine – la réponse à la
convention du 17 juin 1884 imposée par la France – est identique.
Et, bien entendu, le roi Norodom en est également l’instigateur et
l’âme.
samedi 18 août 2018
1572-1573, bataille navale entre laotien et khmers à proximité de Chhlong (probablement pas…)?
Les Chroniques Royales Cambodgienne traduite et commentées
par Khin Sok (période de 1417 à 1595) peuvent laisser penser que cette bataille
où est mentionné le nom du Prek Pasap pouvait avoir été située dans les environs
de Chhlong en raison de la présence du cours d’eau de ce nom sur la rive du
Mékong à proximité et des événements de ce conflit qui décrivent certaines
batailles près de Kratié.
Dans le doute j’ai posé la question à M. Mak Phoeun, auteur
de plusieurs ouvrages historiques sur le Cambodge dont une traduction et
analyse des chroniques royales pour deux autres périodes (1594 – 1677) et sur
la période légendaire des chroniques (avant 1417).
«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 1 (traduction libre)
1ère partie
Recherches nouvelles sur le Cambodge.
Publié sous la direction de F. Bizot. École française
d'Extrême-Orient, Paris, 1994, pp. 197-212.
[La recherche dont ce document fait partie a bénéficié
d’une subvention du Social Science
Research Council, New York.]
(traduction libre par l'auteur de ce blog de la version originale en anglais agrémentée d'une illustration cartographique des lieux évoqués )
Tous les
étudiants de l'histoire primitive du Cambodge doivent être étonnés des thèses
contradictoires sur le Chenla. Dans cette étude, mon objectif est de réexaminer
les témoignages et d’y présenter une nouvelle conclusion quant à l'identité et
la localisation de cet État.
Il a toujours été traditionnellement convenu que le centre du Chenla se situait dans la région de Champassak (ndlr : Bassac), dans le Sud du Laos actuel, voire plus au nord et il a même été dit que "des inscriptions nous enseignent que, dans la seconde moitié du VIe siècle en tout cas, il occupait la vallée de la Se Moun et une partie difficile à apprécier du Cambodge septentrional, ou y avait au moins poussé des incursions" (Claude Jacques, « Le pays Khmer avant Angkor », p. 61 - 1986).
Il a toujours été traditionnellement convenu que le centre du Chenla se situait dans la région de Champassak (ndlr : Bassac), dans le Sud du Laos actuel, voire plus au nord et il a même été dit que "des inscriptions nous enseignent que, dans la seconde moitié du VIe siècle en tout cas, il occupait la vallée de la Se Moun et une partie difficile à apprécier du Cambodge septentrional, ou y avait au moins poussé des incursions" (Claude Jacques, « Le pays Khmer avant Angkor », p. 61 - 1986).
«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 2 (traduction libre)
2ème partie
En fait,
l'idée du Chenla conquérant le Founan est entièrement basée sur les remarques
chinoises selon lesquelles "ses ancêtres [de Citrasena] avaient
progressivement accru la puissance du pays [Chenla] "et Citrasena conquis le
Founan, le remplaçant par le Chenla (Ma Touan-lin, 1876: 477). Une chronique chinoise
plus tardive ajoute ensuite que la capitale du Founan se déplaça de T'e-mu à
Na-Fou-Na, identifiée par Coedès comme respectivement Ba Phnom et Angkor Borei (Coedès, 1964: 126,
1968: 65).
«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 3 (traduction libre)
3ème partie
L'étude en
cours de Jacques sur le Cambodge préangkorien, néanmoins, et la présentation de
nouvelles preuves et hypothèses centrées sur ce qui avait toujours été appelé
'Chenla', en particulier les royaumes des princes qui ont laissé de courtes inscriptions
sanscrites au nord et au sud des montagnes de Dangrek - Bhavavarman,
Citrasena-Mahendravarman, Vīravarman, Hiranyavarman, Candravarman. Il n’est, en
revanche, plus question du Chenla conquérant le Founan, mais de conquêtes distinctes
par les frères Bhavavarman et Mahendravarman au sud et au nord du Dangrek, à
partir du royaume de leur père Vīravarman qui s'étendait du sud de Korat à
Kratié. Bhavavarman a établi sa capitale à Sambor Prei Kuk dans le centre-nord
du Cambodge, tandis que Mahendravarman a d'abord accru son contrôle dans le
nord-est de la Thaïlande, puis a repris le royaume de son frère à la mort de ce
dernier, régnant désormais à Sambor Prei Kuk (Jacques, 1986b: 68-70).
«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 4 (traduction libre)
4ème partie
Le Founan était sur le déclin et n'était plus un objet
de conquête attrayant.12a
Ces dirigeants devaient chercher de
nouvelles sources de richesse à l'intérieur des terres. Les inscriptions des «Dangrek»
doivent être considérées comme des recueils d’expéditions d’explorations plutôt
que de conquêtes durables avec peu, si ce n’est aucun, effet permanent; et je
ne voudrais pas interpréter les inscriptions se rapportant à Mahendravarman comme
donnant les limites d’un quelconque royaume (Jacques, 1986b: 65, 68), qu’il
soit celui de son père ou le
sien. Je répète que tant le déplacement du centre de gravité politique et
économique que les campagnes militaires connexes à la fin du 6ème et au début
du 7ème siècle, se sont tous situés dans une direction du sud vers le nord.
«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 5 et fin : Chenla un état unitaire ? (traduction libre)
5ème et dernière partie
Voilà pour l'emplacement du Chenla (NDLR: cf partie 1 à 4);
maintenant qu'était-il?
Le Chenla a-t-il toujours été un État
unitaire?
Les écrits chinois à ce sujet tendent à penser qu'il l’était.
Ils considéraient que le Founan a été
remplacé par le Chenla au 6e ou au début du 7ème siècle, puis que le Chenla fut
divisé au 8ème siècle en deux états : le Chenla de la Terre et le Chenla
de l’eau. Il est possible, cependant, que les sources chinoises ne soient pas
appropriées pour déterminer de tels détails de l'organisation interne.
mardi 8 mai 2018
Tout petit Cambodge que celui de 1863
Même si sur les cartes suivantes de 1863 et 1867 (plus loin sur cette page) la frontière représentée par le Mékong semble peut être un peu excessif.Il semble toutefois que le territoire du Cambodge s'étendait que juste un peu au-delà de la rive gauche du Mékong (cf carte de 1873) mais n'atteignait pas Brelam au main des minoritaires tel que les Stiengs considérant Khmers ou Français comme des colonisateurs. Stung Treng était Siamoise comme le Laos.
Chhlong était une porte par le Prek Chhlong vers les minoritaires Stiengs et Bonong (ou Pennongs) empruntées par les missionnaires au XVIIeme siècle et XVIII eme siècle.
Pu Combo, 6eme partie révolte de1866-1867 : le devenir de ses lieutenants
Le devenir
des deux principaux lieutenants de Pucombo, A-Nong et A-Chreng
En mars 1868, les deux principaux lieutenants de Pucombo,
A-Nong et A-Chreng, retirés chez les peuplades sauvages de l’Est, où ils
vivaient assez malheureux, firent une pointe dans la province de Thbong-Khmum,
afin de s’approvisionner et d’enlever quelques hommes du peuple et des bestiaux
dans le but de les employer à cultiver le riz pour leur subsistance.
À la fin de mai 1868, le prince Prea-Kêu-Féa, qui s’était
rendu à Saïgon après la mort de Pucombo et la pacification du pays, afin d’y
aller prendre sa famille, s’embarqua pour rentrer définitivement au Cambodge
sur un petit vapeur qu’il avait acheté. Il arriva à Phnom-penh le 3 juin 1868.
L’entrevue des deux frères fut courtoise et, en apparence, cordiale ; ils
se firent réciproquement quelques cadeaux, ce qui est un signe d’estime et
d’affection réciproques.
Au mois de décembre 1868, A-Chreng, l’ancien compagnon de
Pucombo, retiré chez les sauvages Stiengs, écrit au roi une lettre respectueuse
par laquelle il lui demande pardon pour environ deux mille anciens rebelles,
qui, renonçant à une vie d’aventures, se décident à rentrer dans leur villages.
A-Chreng faisait en même temps hommage au roi d’un tam-tam de deux superbes
défenses d’éléphant.
En avril 1872, A-Chreng envahit Thbong-Khmum avec une bande
de quatre cents individus de toutes les races de l’Indo-Chine. Il fut rejeté
dans les forêts par le gouverneur de cette province à la tête de ses administrés.
En juin 1875, A-Nong, le bras droit de Pucombo, qui n’avait
plus donné signe de vie depuis la mort tragique de son chef, fit une incursion,
à la tête de gens armés, dans la province de Thbong-Khmum. Il fut bien vite
repoussé et poursuivi jusque dans ses forêts. A-Chreng étant mort, A-Nong était
le seul chef influent qui restât de la dernière insurrection.
Après l’échec
qu’il venait de subir, A-Nong fit quelques avances à l’autorité française, qui
de son coté, lui donna des avis et le décida à ne plus rien entreprendre contre
le Cambodge. Moyennant un faible tribut annuel qu’il paya au roi, A-Nong et ses
compagnons furent autorisés à rester sur un territoire habité jusque-là par une
tribu sauvage tributaire du Cambodge.
Pu Combo, 5eme partie revolte de 1866-1867 la mort de Pu Combo
La mort de
Pucombo.
A la date du 23 novembre 1867, on signala de Tayninh que
Pucombo, revenu du Laos, rentrait en campagne. Comme on cherchait à savoir la
direction qu’il avait pu prendre, la nouvelle arriva qu’il avait été tué à
Compong-soai par la population de cette province, et sur l’instigation de son
gouverneur poussé lui-même par le résident français, M. le lieutenant de
vaisseau Pottier, qui rendit de grands services pendant cette guerre si
difficile, qui usa ses forces à vouloir, malgré une faible santé, faire face à
tous ses devoirs, et qui mourut quelques années après d’une maladie terrible
dont il avait pris le germe au Cambodge.
Nous croyons devoir donner ici quelques détails sur la mort
du célèbre rebelle qui nous tint pendant dix-huit mois en campagne, et qui
finit par se rendre maître de tout le royaume, Phnom-penh et Oudong exceptés.
Pu Combo, 4eme partie la retraite
Après leur échec dans le voisinage de Oudong, les bandes
insurgées s’étaient répandues dans les provinces situées entre le Mékong et le
bras du lac, à Compong-Soai surtout où les habitants protestaient hautement
contre la suspicion en laquelle on tenait leur vieux gouverneur, qui cependant tenait
campagne pour le compte du roi à la tête d’une bonne partie de ses administrés.
Ce fut alors que le représentant du protectorat français, désireux de voir
finir une révolution qui menaçait de s’éterniser, se mit en relations avec le
gouverneur influent dont nous venons de parler, lui promit l’appui du
gouvernement français pour le faire rentrer en grâce, et le décida, enfin, à
agir contre Pucombo personnellement. Nous verrons par la suite que ce fut ce
vieux mandarin qui débarrassa le gouvernement du roi du plus terrible ennemi qu’il
n’eut jamais.
Pu Combo, 3eme partie : menace sur Norodom et Oudong
Lorsque Pucombo apprit les concentrations de troupes françaises en Cochinchine pour s'opposer à lui, il s’éloigna et
trouva partout sur son passage les populations disposées à le suivre. Ce fut
alors qu’il conçut l’espoir de conquérir le royaume et de s’emparer du pouvoir
suprême.
Pu Combo, 2eme partie les débuts de la revolte de 1866 en Cochinchine avec Assoa, autre prétendant, (extraits principalement de l'histoire du camobidge de Moura)
Le 23 avril 1865, un Cambodgien se présentait devant
l’administrateur de l’arrondissement français de Tayninh pour lui demander
l’autorisation de s’établir sur son territoire. Il se disait issu de la famille
régnante au Cambodge et petit-fils du roi Ang-Chan. Il racontait l’histoire de
ses malheurs et les motifs qui l’avaient fait éloigner et se tenir caché
pendant trente-deux ans dans le Laos. Cet individu se nommait Pucombo.
Pu Combo, 1ère partie Révolte de 1866 - Pou Combo apparait à Kratié
1866 - 1ercontact à Kratié avec le rebelle Pu combo,
aventurier se faisant passer pour le petit-fils du roi Ang Chan et revendiquant à ce titre le trône du Cambodge
L'hinterland du Cambodge (Entre le Vietnam et le Mékong au Cambodge principalement la région de Thbaung-Khmoun) ne cesse durant les premières années de notre installation, d'offrir une retraite assurée à tous les aventuriers et à tous les bandits qui se révoltent contre Norodom. Le premier de ces rebelles est le fameux Pucombo, Kuy d'origine (Adhémard Leclere le situe plutôt d'origine Rodès), qui se fait passer pour le prince Pucombo, petit-fils du défunt roi Ang-Chan.
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