Le devenir
des deux principaux lieutenants de Pucombo, A-Nong et A-Chreng
En mars 1868, les deux principaux lieutenants de Pucombo,
A-Nong et A-Chreng, retirés chez les peuplades sauvages de l’Est, où ils
vivaient assez malheureux, firent une pointe dans la province de Thbong-Khmum,
afin de s’approvisionner et d’enlever quelques hommes du peuple et des bestiaux
dans le but de les employer à cultiver le riz pour leur subsistance.
À la fin de mai 1868, le prince Prea-Kêu-Féa, qui s’était
rendu à Saïgon après la mort de Pucombo et la pacification du pays, afin d’y
aller prendre sa famille, s’embarqua pour rentrer définitivement au Cambodge
sur un petit vapeur qu’il avait acheté. Il arriva à Phnom-penh le 3 juin 1868.
L’entrevue des deux frères fut courtoise et, en apparence, cordiale ; ils
se firent réciproquement quelques cadeaux, ce qui est un signe d’estime et
d’affection réciproques.
Au mois de décembre 1868, A-Chreng, l’ancien compagnon de
Pucombo, retiré chez les sauvages Stiengs, écrit au roi une lettre respectueuse
par laquelle il lui demande pardon pour environ deux mille anciens rebelles,
qui, renonçant à une vie d’aventures, se décident à rentrer dans leur villages.
A-Chreng faisait en même temps hommage au roi d’un tam-tam de deux superbes
défenses d’éléphant.
En avril 1872, A-Chreng envahit Thbong-Khmum avec une bande
de quatre cents individus de toutes les races de l’Indo-Chine. Il fut rejeté
dans les forêts par le gouverneur de cette province à la tête de ses administrés.
En juin 1875, A-Nong, le bras droit de Pucombo, qui n’avait
plus donné signe de vie depuis la mort tragique de son chef, fit une incursion,
à la tête de gens armés, dans la province de Thbong-Khmum. Il fut bien vite
repoussé et poursuivi jusque dans ses forêts. A-Chreng étant mort, A-Nong était
le seul chef influent qui restât de la dernière insurrection.
Après l’échec
qu’il venait de subir, A-Nong fit quelques avances à l’autorité française, qui
de son coté, lui donna des avis et le décida à ne plus rien entreprendre contre
le Cambodge. Moyennant un faible tribut annuel qu’il paya au roi, A-Nong et ses
compagnons furent autorisés à rester sur un territoire habité jusque-là par une
tribu sauvage tributaire du Cambodge.