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samedi 18 août 2018

1572-1573, bataille navale entre laotien et khmers à proximité de Chhlong (probablement pas…)?


Les Chroniques Royales Cambodgienne traduite et commentées par Khin Sok (période de 1417 à 1595) peuvent laisser penser que cette bataille où est mentionné le nom du Prek Pasap pouvait avoir été située dans les environs de Chhlong en raison de la présence du cours d’eau de ce nom sur la rive du Mékong à proximité et des événements de ce conflit qui décrivent certaines batailles près de Kratié. 
Dans le doute j’ai posé la question à M. Mak Phoeun, auteur de plusieurs ouvrages historiques sur le Cambodge dont une traduction et analyse des chroniques royales pour deux autres périodes (1594 – 1677) et sur la période légendaire des chroniques (avant 1417).

«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 1 (traduction libre)


1ère partie
Recherches nouvelles sur le Cambodge.
Publié sous la direction de F. Bizot. École française d'Extrême-Orient, Paris, 1994, pp. 197-212.
[La recherche dont ce document fait partie a bénéficié d’une subvention  du Social Science Research Council, New York.]
(traduction libre par l'auteur de ce blog de la version originale en anglais agrémentée d'une illustration cartographique des lieux évoqués

Tous les étudiants de l'histoire primitive du Cambodge doivent être étonnés des thèses contradictoires sur le Chenla. Dans cette étude, mon objectif est de réexaminer les témoignages et d’y présenter une nouvelle conclusion quant à l'identité et la localisation de cet État.
Il a toujours été traditionnellement convenu que le centre du Chenla se situait dans la région de Champassak (ndlr : Bassac), dans le Sud du Laos actuel, voire plus au nord et il a même été dit que "des inscriptions nous enseignent que, dans la seconde moitié du VIe siècle en  tout cas, il occupait la vallée de la Se Moun et une partie difficile à apprécier du Cambodge septentrional, ou y avait au moins poussé des incursions" (Claude Jacques, « Le pays Khmer avant Angkor », p. 61 - 1986). 

«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 2 (traduction libre)

 2ème partie
En fait, l'idée du Chenla conquérant le Founan est entièrement basée sur les remarques chinoises selon lesquelles "ses ancêtres [de Citrasena] avaient progressivement accru la puissance du pays [Chenla] "et Citrasena conquis le Founan, le remplaçant par le Chenla (Ma Touan-lin, 1876: 477). Une chronique chinoise plus tardive ajoute ensuite que la capitale du Founan se déplaça de T'e-mu à Na-Fou-Na, identifiée par Coedès comme respectivement  Ba Phnom et Angkor Borei (Coedès, 1964: 126, 1968: 65).

«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 3 (traduction libre)

3ème partie
L'étude en cours de Jacques sur le Cambodge préangkorien, néanmoins, et la présentation de nouvelles preuves et hypothèses centrées sur ce qui avait toujours été appelé 'Chenla', en particulier les royaumes des princes qui ont laissé de courtes inscriptions sanscrites au nord et au sud des montagnes de Dangrek - Bhavavarman, Citrasena-Mahendravarman, Vīravarman, Hiranyavarman, Candravarman. Il n’est, en revanche, plus question du Chenla conquérant le Founan, mais de conquêtes distinctes par les frères Bhavavarman et Mahendravarman au sud et au nord du Dangrek, à partir du royaume de leur père Vīravarman qui s'étendait du sud de Korat à Kratié. Bhavavarman a établi sa capitale à Sambor Prei Kuk dans le centre-nord du Cambodge, tandis que Mahendravarman a d'abord accru son contrôle dans le nord-est de la Thaïlande, puis a repris le royaume de son frère à la mort de ce dernier, régnant désormais à Sambor Prei Kuk (Jacques, 1986b: 68-70). 

«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 4 (traduction libre)

4ème partie
Le Founan était sur le déclin et n'était plus un objet de conquête attrayant.12a Ces dirigeants devaient chercher de nouvelles sources de richesse à l'intérieur des terres. Les inscriptions des «Dangrek» doivent être considérées comme des recueils d’expéditions d’explorations plutôt que de conquêtes durables avec peu, si ce n’est aucun, effet permanent; et je ne voudrais pas interpréter les inscriptions se rapportant à Mahendravarman comme donnant les limites d’un quelconque royaume (Jacques, 1986b: 65, 68), qu’il soit celui de son père ou le sien. Je répète que tant le déplacement du centre de gravité politique et économique que les campagnes militaires connexes à la fin du 6ème et au début du 7ème siècle, se sont tous situés dans une direction du sud vers le nord.

«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) partie 5 et fin : Chenla un état unitaire ? (traduction libre)

5ème et dernière partie

Voilà pour l'emplacement du Chenla (NDLR: cf partie 1 à 4); maintenant qu'était-il?
Le Chenla a-t-il toujours été un État unitaire?

Les écrits chinois à ce sujet tendent à penser qu'il l’était. Ils considéraient que le Founan  a été remplacé par le Chenla au 6e ou au début du 7ème siècle, puis que le Chenla fut divisé au 8ème siècle en deux états : le Chenla de la Terre et le Chenla de l’eau. Il est possible, cependant, que les sources chinoises ne soient pas appropriées pour déterminer de tels détails de l'organisation interne.

«Que fût et où était le Chenla?» (Vickery 1994) : Références bibliographiques utilisées par Vickery dans cette publication

Notes bibliographiques