Premier
incident :
Le premier incident devait être l’annonce d’une attaque
imminente de l’entrepôt d’opium de Kâs Sutin dont le
responsable demanda le repli à Kompong Cham, demande qui fut tout
d’abord refusée « parce qu’il n’était pas bien
politique de paraître fuir devant un bruit ». Il n’en
est pas moins très significatif de remarquer que, comme dans le
déclenchement de l’insurrection de Kampot le 17 mars 1885, le
premier objectif des insurgés ait été la destruction du poste de
la régie de l’opium.
Le prélude à l’attaque de Sambaur.
Cette
bande, le 4 janvier, comptait environ cinquante hommes (trente-cinq
Cambodgiens et seize Birmans) et se trouvait à la hauteur de
Koh-Préah. Le 5, elle était descendue sur dix bateaux, après avoir
arrêté et enrôlé dix-neuf hommes des villages de Koh-Préah et
les avoir mis sous le commandement de leur mésok Snang-Sum. Elle
était commandée par le mékang Kêv, tout dévoué au prince Votha.
Un peu au-dessus de koh-pang-Kaun, cette bande coulait ses bateaux et
s’emparait dans un village de seize hommes, dont six Laotiens.
Le 6 janvier, la bande, comptant alors une centaine d’individus,
prenait la route de phum-Thnot-Chrun et y arrivait le soir entre 7 et
8 heures. Elle était à une heure de Sambaur. Ayant cerné le
village, elle put s’emparer de 25 hommes et les enrôler malgré
eux.
Kêv disait alors que Votha s’était rendu à Kompong-Thom avec 30
hommes pour s’emparer de la résidence, qu’il prendrait Sambaur
le lendemain, puis remonterait à Phum Kabal-Domrey recruter les
hommes de ce village pour descendre ensuite sur Kratié et en chasser
les Français.
Le
8 janvier, ayant laissé trente hommes à Phum Thnot-Chrum pour
garder deux jeunes Cambodgiens, élèves de M. Aymonier, alors à
Stung Treng, et qu’ils avaient arrêtés à Koh-Préah, et cinq
rameurs, les rebelles partaient pour Sambaur à 3 heures du matin et
y arrivaient à 5 heures.