MENU

dimanche 20 janvier 2019

1885 - L'insurrection régions de Kompong-Svay, Tbaung-Khmum, Kratié, Sambor partie 7 : les suites de l'attaque de Sambor et l'attaque vue de Kauchmar

Les suites immédiates.
Pris de peur, craignant un retour offensif des Français, ayant tout brûlé dans le village, les rebelles avaient repris avec quelques précipitations la route du nord.

Les sept prisonniers qu’ils avaient faits furent oubliés par eux à Phum Thnot-Chrum et les deux élèves
de M. Aymonier purent prendre la route de Kratié. Parvenus au prek-Kampi, ces jeunes gens aperçurent un bateau qui descendait le fleuve ; ils appelèrent et les gens qui le montaient leur dirent qu’ils fuyaient à Kratié, les reçurent à bord et les conduisirent à la résidence.
Pendant ce temps, deux Chinois de Sambaur trouvaient le corps du lieutenant Bellanger dans une rivière, derrière le fort et l’enterraient pieusement. Le quartier-maitre Morisseau mourait le 9 janvier à bord du Coutelas, où il avait été transporté, et le lendemain le tirailleur blessé était amputé d’un bras par le docteur venu de Phnom-Penh sur l’Escopette.
L’attaque vue de Kauchmar.
Un officier venu avec 17 hommes en renfort de Krauchmar rendit compte de la prise de ce poste par le télégramme suivant :
« Chargé bureau télégraphique Krauchmar se trouvait à appareil quand il entendit un coup de sonnerie à peine perceptible et sans aucune indication de service. Il reçut sur sa bande ces mots : Rebelles cambodgiens ont tiré des canons partout autour de la maison et du fort. Sur la demande de Krauchmar de faire confirmer cette dépêche par le commandant du poste, le chargé bureau Sambor répondit : « je quitte, ils approchent ». Depuis 5h35, plus rien ».
A Krauchmar c’est l’affolement. On essaie d’obtenir le soutien de la canonnière «  Sagaie » quelque part sur le fleuve, mais son commandant a quitté le bord et est parti pour Sambor en sampan ! Le même jour 8 janvier à 11h40, le poste câble à Kompong Cham : « Ligne (télégraphique) Kratié-Krauchmar paraît coupée, ne sommes plus en communication. Aucune déviation dans la boussole. Je n’ai que quinze miliciens et la chaloupe « Hirondelle ». Resterai tant que je pourrai ici, mais je ne crois pas être en force pour passer la nuit. Les renseignements donnés ce matin me paraissent de plus en plus exacts. Descendrai à Kompong Cham avec tout le personnel de Krauchmar ». Mais le résident français lui rend quelque confiance en annonçant l’envoi immédiat de la canonnière « Escopette » et d’une chaloupe avec un renfort de quinze tirailleurs.
C’est donc de justesse que les français conserveront le poste de Krauchmar. Le compte-rendu adressé plus tard ne manque pourtant pas de saveur : « J’avoue que j’ai eu là un moment d’émotion et je crus devoir prendre à l’égard des recettes de la régie et du Stock d’opium une mesure de prudence en les préparant à être embarqués en un instant. Les colis faits si le hasard avait voulu que nous ayons été attaqués par des forces trop nombreuses, les services de l’État (sic) auraient été sauvegardés ».

samedi 19 janvier 2019

1885 - L'insurrection régions de Kompong-Svay, Tbaung-Khmum, Kratié, Sambor partie 6 : Attaque du poste de Sambor le 8 janvier


Établi à une courbe du fleuve, au-dessous du village de Sambaur, il avait pour défense à l’est, au nord-est et au sud-est, le fleuve ; de tous les autres côtés, il était fort exposé.
Mais le pays était tranquille et la sécurité absolue ; les mandarins de la province et les habitants nous étaient dévoués ; on dormait sur les deux oreilles, lorsque le 7 janvier 1885, au soir, le sergent Burtel, qui revenait de porter au télégraphe un télégramme officiel que le Commandant expédiait au Résident de Kratié, fit la rencontre du balat Méas.
Celui-ci lui dit qu’il se rendait au fort pour annoncer au lieutenant « que les pirates s’avançaient sur Sambor et que les habitants des villages voisins se sauvaient et ne savaient où aller ».

1885 - L'insurrection régions de Kompong-Svay, Tbaung-Khmum, Kratié, Sambor partie 5 : Prélude à l'attaque de Sambor


Premier incident :

Le premier incident devait être l’annonce d’une attaque imminente de l’entrepôt d’opium de Kâs Sutin dont le responsable demanda le repli à Kompong Cham, demande qui fut tout d’abord refusée « parce qu’il n’était pas bien politique de paraître fuir devant un bruit ». Il n’en est pas moins très significatif de remarquer que, comme dans le déclenchement de l’insurrection de Kampot le 17 mars 1885, le premier objectif des insurgés ait été la destruction du poste de la régie de l’opium.
Le prélude à l’attaque de Sambaur.

1885 - L'insurrection régions de Kompong-Svay, Tbaung-Khmum, Kratié, Sambor partie 4 : Le poste de Sambor


 

L'arrondissement de Sambor
Situé tout à fait au Nord, sur les limites extrêmes du Cambodge. Cet arrondissement étaut très peu peuplé en 1885 et ne comptait pas 700 habitants. La promiscuité de la frontière et du Laos a fait que les indigènes ont fuyait cette contrée, redoutant d'être pillés et assassinés, tantôt par les pirates très nombreux dans les rapides, tantôt par les partisans du prince rebelle Sivotha, qui résidait sur cette frontière depuis plusieurs années. Un poste français avait été installé à Sambor pour protéger le pays contre les pirates.


Le poste de Sâmbaur (Sambor)
Le poste de Sambaur avait déjà deux mois d’existence ; il avait été créé à la première nouvelle qu’on avait des velléités de Votha, le frère du roi, rebelle aussi constant que peu dangereux, mais pouvant, on le savait, rassembler sous ses armes un assez grand nombre de partisans.