Les suites immédiates.

de M. Aymonier purent prendre la route de Kratié. Parvenus au prek-Kampi, ces jeunes gens aperçurent un bateau qui descendait le fleuve ; ils appelèrent et les gens qui le montaient leur dirent qu’ils fuyaient à Kratié, les reçurent à bord et les conduisirent à la résidence.
Pendant ce temps, deux Chinois de Sambaur trouvaient le corps du
lieutenant Bellanger dans une rivière, derrière le fort et
l’enterraient pieusement. Le quartier-maitre Morisseau mourait le 9
janvier à bord du Coutelas, où il avait été transporté,
et le lendemain le tirailleur blessé était amputé d’un bras par
le docteur venu de Phnom-Penh sur l’Escopette.
L’attaque vue de Kauchmar.
Un officier venu avec 17 hommes en renfort de Krauchmar rendit compte
de la prise de ce poste par le télégramme suivant :
« Chargé bureau télégraphique Krauchmar se trouvait à
appareil quand il entendit un coup de sonnerie à peine perceptible
et sans aucune indication de service. Il reçut sur sa bande
ces mots : Rebelles cambodgiens ont tiré des canons
partout autour de la maison et du fort. Sur la demande de
Krauchmar de faire confirmer cette dépêche par le commandant du
poste, le chargé bureau Sambor répondit : « je quitte,
ils approchent ». Depuis 5h35, plus rien ».

C’est donc de justesse que les français conserveront le poste de
Krauchmar. Le compte-rendu adressé plus tard ne manque pourtant pas
de saveur : « J’avoue que j’ai eu là un moment
d’émotion et je crus devoir prendre à l’égard des recettes de
la régie et du Stock d’opium une mesure de prudence en les
préparant à être embarqués en un instant. Les colis faits si le
hasard avait voulu que nous ayons été attaqués par des forces trop
nombreuses, les services de l’État (sic) auraient été
sauvegardés ».