Mars-juin 1885 - Les mouvements sur les rives droite et
gauche.
14 mars, coups de feu vers la chaloupe Tonle-Sap
Le 14 mars alors que Siwotha arrivait à Romchèk, sa résidence
depuis le commencement des troubles, la chaloupe Tonlé-Sap, qui
amenait quelques hommes à Kratié, recevait une vingtaine de coups
de feu d’un corps de quarante rebelles qui se tenaient sur la
berge ; un des miliciens passagers était légèrement blessé
au bras droit.
23 mars, attaque de M.
Genevoix à prèk Prasap
Quelques jours plus tard, le 23 mars, un colon, M. Genevoix, ancien
administrateur qui avait donné sa démission pour s’adonner au
commerce du bois et qui habitait prèk-Prasap, à une heure en aval
de Kratié, sur la rive droite, était vers 5 heures du matin,
attaqué chez lui par une bande de 20 hommes commandés par le mékang
Kèv, qui avait attaqué et pris Sambaur le 8 janvier. Il saisit son
fusil de chasse à deux coups et tenta de gagner la rive du fleuve
qui était à quinze mètres de sa maison ; les rebelles se
jetèrent au devant de lui et l’un d’eux lui porta un coup de
couteau sur l’épaule ; il le tua d’un coup de feu ; de
son second coup, il abattit un autre homme. Les rebelles reculèrent,
prirent la fuite, et M. Genevoix put gagner son bateau. Il rencontra
le Coutelas et fut recueilli.
Avril, menaces sur Kratié
En avril le bruit se répandit de nouveau que les rebelles allaient
attaquer Kratié, mais la population restait fidèle, dévouée et le
résident Renaud, bien que prenant toutes les précautions d’usage,
jugeait qu’il n’y avait rien à craindre et que les bandes
n’oseraient jamais l’attaquer dans son poste.
Mai, plusieurs bandes occupent la rive droite
Plusieurs bandes rebelles cependant parcourent la rive droite,
principalement celle de Kèv, qui, commandée par un homme résolu,
était la plus redoutable. M. Bidet, commis de résidence, lancé à
sa poursuite avec 30 miliciens et 30 partisans, le rencontrait le 25
mai à vingt-quatre heures de Chaspok, l’attaquait, lui tuait deux
hommes, en blessait trois et le mettait en fuite et rentra à Kratié.
Kèv, honteux d’avoir battu en retraite, revenait alors sur ses
pas, suivait la colonne de très près et venait le 26, dans la nuit,
s’établir à Chas-Pok.
Juin, coups
de feu à Kratié
Le 10 juin, vers 5 heures du soir, une bande de quinze rebelles,
commandée par l’Oknha Tuk, ancien gouverneur de Sambok et qui
avait passé la nuit à Koulap, pénétrait hardiment dans Kratié et
tirait quelques coups de feu sur les gens du gouverneur de la
province qui se trouvaient à 400 mètres de la résidence.

Occupations des provinces de Kanhchor et de Chhlaung
Le même jour, une autre bande, commandée par le Bava-Réach Mau,
incendiait à Chhoeuréal-Phlos, la maison d’un chinois, celle de
l’ancien gouverneur de Kanhchor et s’établissait sur
l’emplacement du fort élevé en 1865 par Pukombo.
Une autre bande de 100 hommes armés de vingt fusils à pierre
campait à Ta-Mau, un village de la rive droite situé en face de
Chhlaung et le mékang Kèv, avec quarante hommes, reparaissait à
Prék-Prasap, alors qu’une autre bande, commandée par un second
Kèv, forte de cent hommes, occupait tout le pays en face de Sambaur.
le commandant De Fésigny oblige le rebelle Kèv à fuir
Le 12 juin, le commandant De Fésigny attaquait le mékang Kèv avec
trente hommes et l’obligeait à fuir vers l’ouest.
Le 16, le bava-réach Mau quittait Chhoeutéal-Phlos et prenait la
route de Sambaur avec 150 hommes.