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mercredi 26 juillet 2017

La Force lie un temps, l'idée enchaine pour toujours

A l'entrée de la bibliothèque nationale du Cambodge à Phnom Penh en français et en khmer



mercredi 19 juillet 2017

Itinéraires sur la rive gauche du Mékong levés par Auguste Pavie 1879-1885



Itinéraires sur la rive gauche du Mékong levés par Auguste Pavie 1879-1885
(Mission Pavie voyage et géographie tome 1)

Etude entre le Mékhong et la limite de la Cochinchine

Cette étude comporte trois reconnaissances joignant au Mékhong, Spéan-Kiam, le point, sur la frontière de Cochinchine, fixé pour la jonction des lignes télégraphiques.


Depuis Chlong, où le Mékhong commence le coude arrêté à Crauchmar, un bras nommé Tonlé Tauch (petit fleuve), considéré comme son ancien lit, s’en détache et le suit parallèlement ayant jusqu’en Cochinchine de nombreuses communications avec lui. À l’Est, un petit plateau de 30 à 40 mètres de hauteur, nommé Péan Chang, étendu Nord-Sud sur une longueur de 80 kilomètres sépare Baphnom, le bassin du Mékhong de celui du Vaïco oriental.


À l’époque de la saison des pluies, l’inondation du fleuve s’étend jusqu’à la base du plateau, noyant le terrain sous plusieurs mètres d’eau, et c’est seulement à partir de cette limite, que les chemins peuvent être parcourus à pied sec.
 
De Péam-Pkai-Moreck à Spéan-Kiam
63 kilomètres de levé nouveau.
À Spéan Kiam, aboutissait anciennement le meilleur chemin de la Cochinchine vers le Mékhong. Venu de Tayninh, il était indiqué comme la seule voie stratégique pratique dans le pays. Lors de leur occupation du Cambodge et de leurs guerres avec le Siam, les Annamites avaient tracé plusieurs voies unissant Spéan-Kiam au Mékhong, un fort, établi au centre de la région, à Pô Prahan, était destiné à assurer la sécurité à ceux qui les parcouraient. 

Plus récemment, en 1867, pendant les troubles suscités au Cambodge par le rebelle Pou Combo, ce chef avait établi des retranchements à Spéan Kiam pour arrêter la marche des troupes françaises venant de Cochinchine. Le capitaine Peyrusset, en 1879, cherchant un tracé possible pour un chemin de fer, avait parcouru un itinéraire ayant des points communs avec l’une de ces voies.

Le premier chemin que je visitai dans la région, était un de ceux que les Annamites avaient tracé. Il va de Spéan Kiam à Péam-pkai-moreck, confluent d’un des canaux unissant le Tonlé Tauch au Mékhong. Ayant parcouru ce cours d’eau, je m’étais trouvé, aussitôt après avoir mis pied à terre, sur la pente du plateau dont la base rocheuse se voit dès les premiers pas.

Une forêt épaisse, vigoureuse et productive, en couvre la partie élevée, une vaste plaine de rizières, comptant de nombreux villages, lui succède, c’est la très pittoresque région des sources du Vaïco oriental. Le pays, peuplé par des Kiams et des Khmers, s’étend vers l’Est jusqu’à une autre série de hauteurs au-delà de laquelle se rencontrent des populations dites : Penongs, à demi sauvages.

A mi-route, à Prey-Nokor, une grande enceinte, dont les murs de terre ont cinq mètre de hauteur, marque la place d’une ancienne résidence royale Kiam.

Spéan Kiam (pont des Kiams), aujourd’hui désert, est au bord d’une des principales sources du Vaïco oriental.


De Spéan Kiam à Crauchmar
80 kilomètres de levé nouveau

Le terrain entre Spéan Kiam et le Mékhong offrant le moins de difficultés dans son parcours, était, d’après les indigènes, celui au Nord vers Crauchmar. Les Annamites y avaient tracé une voie directe sur laquelle, outre le chemin dont il vient d’être parlé, se greffaient trois autres voies conduisant à Kompong-Kiam, Péan-Chilang et Chlong sur le Mékhong.

La route de Crauchmar longe, à peu de distance, les hauteurs qui limitent à l’Est le bassin du Vaïco oriental ; l’inondation produite par les sources de ce fleuve ne noie que légèrement le terrain qu’elle parcourt, et les forêts qu’elle traverse ont peu d’étendue et ne constituent pas d’obstacles sérieux aux communications.

Au centre du pays, près de la jonction des chemins vers Kompong-Kiam et Chlong, les Annamites avaient construit la fortification de Pô Prahan dont j’ai parlé plus haut.
Dès qu’on sort du plateau pour rentrer dans le bassin du Mékhong, on trouve sur un terrain presque partout couvert de cinq mètres d’eau lors du maximum de l’inondation du fleuve et qu’on ne peut parcourir qu’en barque, pendant la saison des pluies.
Il y avait autrefois beaucoup d’Annamites établis dans ce canton ; ils s’en sont peu à peu retirés : actuellement la majorité des habitants est Kiam, le reste est composé de Cambodgiens et de Chinois.

De Rocca Papram à Péam Chilang
16 kilomètres de levé nouveau
Le chemin vers Péam Chilang part d’un peu au-dessus du village de Rocca Papram ; le pays qu’il visite donne lieu aux mêmes remarques faites pour le précédent.

Rives du Mékhong de Phnom Penh à Sambor


En vue de la construction du télégraphe le long du fleuve de Phnom-Penh jusqu’à Sambor, je dus procéder à un examen rapide de ses rives déjà bien connues. Très habitées ainsi que les îles, surtout jusqu’à Kratié, elles comptent dans la partie la plus riche du Cambodge. 

Cette course me montra la rive droite plutôt pratique, jusqu’à Crauchmar, pour l’installation que j’avais à faire, et la rive gauche préférable depuis ce centre jusqu’à Sambor, non seulement parce que les berges sont plus favorables dasn ces parties, mais aussi parce que les lieux importants, qu’il fallait desservir, y sont établis.